LA MAÎTRISE DES DONNÉES COMME LEVIER DE CROISSANCE?
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Par Andre-Felix Bakehe
INTRODUCTION
Dans un contexte où le climat et l’environnement des affaires gardent une marge de progression importante, les entreprises africaines, elles aussi, disposent de marges de progression importantes. Ces marges de progression, essentiellement internes et organisationnels, représentent en réalité des réserves de croissance importantes. La maîtrise des données par le biais de la science des données est une avenue dont la destination privilégiée est l’aide à la décision, qui est elle-même porteuse de croissance.
La connaissance des données directement ou non liées au fonctionnement d’une entreprise est une première étape fondamentale.
À l’instar de toute autre activité, la vie d’une entreprise draine avec elle un nombre considérable de données d’origines internes ou externes. Le nombre et la pertinence des données pouvant faire l’objet de collecte est en réalité un premier indicateur de la complexité et du nombre de paramètres auxquels une entreprise est effectivement soumise. Ces données sont finalement un indicateur de ce que bien des phénomènes, corrélés ou non, ont lieu et impactent probablement le cours de l’existence d’une entreprise.
Les données internes sont celles relevant du fonctionnement même de l’entreprise dans ses différentes subdivisions à l’exemple du commercial, de l’administration ou de l’opérationnel. Les données du type externe, par contre, se trouvent dans l’environnement même de l’entreprise et peuvent provenir par exemple, et de manière non limitative, du secteur d’activité spécifique de l’entreprise, de la macro/micro-économie, de la démographie, de la géographie, ou même de l’identité et des caractéristiques de ses clients et partenaires.
Malgré un contexte marqué non seulement par la difficulté à collecter des données, mais aussi par l’indisponibilité d’un certain nombre d’entre elles, les entreprises africaines devraient engager la démarche et surtout mettre en place et/ou améliorer les infrastructures de collecte des données. Ceci est une première étape fondamentale.
L’amélioration de la qualité de la prise de décision est en elle-même porteuse de croissance pour les entreprises africaines.
Au centre de toute entreprise ou organisation, la prise de décisions est non seulement une des activités les plus récurrentes auxquelles les dirigeants et managers sont journellement confrontés, mais il s’agit aussi de la plus sensible. Les performances et donc la croissance des entreprises dépendent en bonne partie de la justesse des décisions prises.
En examinant de plus près les fondements d’un processus de prise de décision, il est loisible de suggérer d’entrée qu’une décision se fonde très souvent sur des considérations d’ordre objectif ou subjectif. Les considérations catégorisées comme subjectives sont celles liées en règle générale à l’appréciation personnelle, aux sentiments, voire au background socioculturel des décideurs. Il est alors toujours complexe et périlleux, par définition, de pouvoir agir efficacement et durablement sur cette catégorie.
Les critères objectifs quant à eux, entendus comme ceux fondés par exemple sur les lois ou la science, représentent par contre ceux sur lesquels il est envisageable d’opérer efficacement avec des résultats mesurables en termes de croissance des entreprises.
Pour plusieurs entreprises africaines, à volumes d’activités et structures constantes, l’investissement massif dans l’amélioration de la qualité de la prise de décision dans ses fondements objectifs, aidés en cela par la science des données, est d’évidence un important réservoir de croissance.
La maîtrise des données comme support d’aide à la décision est porteuse de croissance.
Les données directement ou indirectement relatives à une entreprise, quand elles ne renseignent tout simplement pas sur l’état de santé de cette dernière, regorgent d’informations et d’enseignements cachés qu’il conviendrait de pouvoir décoder. En d’autres termes, la question est de savoir jusqu’où est-ce qu’une entreprise serait capable de tirer toute la substance intelligente et les “messages” contenus dans les données relatives à son activité.
La décision judicieuse au sein d’une entreprise est celle qui vise la performance et donc la croissance. La décision est un acte de gestion, gérer c’est entre autres prévoir et prévoir c’est aussi prédire. Développer une intelligence autour des données en se servant de la science des données est ainsi un moyen pour non seulement comprendre et pouvoir analyser le passé (via l’analyse des données), mais également pouvoir prédire l’avenir (via l’analyse prédictive). La prise de décision s’en trouve ainsi améliorée, créant ainsi des conditions idoines à la croissance des entreprises en général et africaines en particulier.